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lire La rentrée : d'une "affaire de femmes" à l'implication des pères

vendredi 30 août 2013


Cette course entre les sphères privées et professionnelles est stressante pour tous les parents mais en particulier pour les mamans …  c’est en tout cas ce que j’observe autour de moi et que JUMP a pu vérifier dans une enquête réalisée avec Educadomo. Cette idée de sondage est née d’une recherche de Catalyst qui démontre que le niveau de stress des parents au travail (surtout des mamans mais aussi des papas) arrive à un pic dès l’heure habituelle de la fin de l’école, c'est-à-dire quand  nos enfants entrent en garderie ou sont livrés à eux-mêmes ou à une nounou en attendant notre retour.

La majorité des parents s’investissent dans le suivi scolaire de leurs enfants mais, notre enquête le confirme,  ce sont encore essentiellement  les mères  qui prennent cette responsabilité et qui s’adaptent pour « tout concilier et résoudre ». La  moitié des  répondants  ne sont pas satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et l’accompagnement scolaire de leurs enfants. Les femmes (48%) se sentent davantage débordées que les hommes (32%). Toutes les femmes de notre enquête travaillent. Et pourtant elles sont 60% qui estiment que toute la charge de la gestion scolaire des enfants repose sur leurs épaules ! Elles sont dès lors plus nombreuses à estimer pénaliser leur travail afin de pouvoir aider leurs enfants avec leur travail scolaire à la maison ou leurs activités périscolaires  (34% contre 27% des hommes).

"J’ai pris un 4/5 de temps et je sais que cela aura des conséquences sur ma carrière et sur ma pension, mais je n’ai pas le choix" ;

"Je suis devenue indépendante parce que c’était la seule manière de pouvoir m’occuper de mes enfants après l’école."

JUMP répète souvent que de nombreuses inégalités professionnelles entre hommes et femmes ont leurs sources dans l’inégale répartition des temps sociaux. Ce sont les mères de famille travaillant à temps plein qui prestent la « double journée ». Différentes études ont montré que les heures libérées par une réduction du temps de travail ne change pas la répartition des tâches : le temps hors travail est devenu  du « temps libre » pour les hommes, mais « plus de temps pour les tâches ménagères et familiales » chez les femmes. Il y a cependant des signes montrant que le travail domestique est davantage partagé dans les ménages où les deux partenaires gagnent des salaires similaires et ont des carrières de niveau d’importance comparables.

Pendant la période des examens près de 7 parents sur 10  affirment consacrer leurs soirées à aider leurs enfants dans leurs études. Une grande majorité (surtout les femmes) modifie d’ailleurs son emploi du temps professionnel en fonction des examens de ses enfants, voir prennent même congé.

Les femmes sont 61% à considérer que leur travail empiète sur le suivi scolaire des enfants quand elles travaillent à temps plein mais 65% à être satisfaites de l’équilibre entre ces deux aspects quand elles travaillent à temps partiel. Ceci explique certainement pourquoi une femme sur deux déclare qu’elle voudrait travailler à temps partiel si elle le pouvait, alors que ce n’est le cas que pour 2 hommes sur 10.

L’impossible équation

C’est bien cela qui m’a le plus surpris et même déprimé dans les résultats de l’enquête : les femmes se sentent tiraillées entre leur devoir de mère et celui de professionnelle. Elles considèrent davantage que leurs maris, que les enfants ne sont pas suffisamment autonomes dans leurs devoirs et vivent l’échec scolaire de leurs enfants comme une preuve de plus qu’elles ne sont pas assez présentes à la maison. Pourtant, statistiquement ce sont-elles qui sacrifient davantage leur temps de travail ! Par contre les hommes considèrent que les enfants doivent être responsables de leur scolarité et ne font de sacrifice en temps que si ça ne porte pas préjudice à leur carrière. Pour gagner en sérénité il faut donc d’abord négocier entre parents et travailler sur sa culpabilité !

Je crois que si l’on prenait comme mesure de l’égalité professionnelle, non seulement l’écart salarial mais aussi l’écart de « bien-être » entre hommes et femmes travaillant à temps plein, les résultats seraient alarmants !

Donc les mamans, arrêtez de vous ronger, négociez plutôt avec les pères, les grands parents, des amis et responsabilisez vos enfants sans culpabilité. Notre sérénité et notre épanouissement est le plus cadeau que l’on peut faire à nos enfants.

Isabella Lenarduzzi,
Fondatrice et directrice de JUMP "Empowering Women Advancing the Economy"
www.jump.eu.com

 








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