"Quand j'écoute les déclarations de Madame Selys de Longchamps, il n'y a pas de preuves que Delphine est la fille d'Albert ", a déclaré l'avocat du Palais, Me Guy Hiernaux, cité sur le site internet du journal Le Soir. Quant aux photos diffusées par Paris Match, sur lesquelles on voit le roi Albert II avec Delphine Boël, enfant, et la maman de cette dernière, n'ont pas valeur de preuves selon lui."On y voit un homme, une femme et une enfant. Cela prouve peut-être qu'ils se connaissent mais pas que l'homme est le père", a-t-il ajouté.
D'après le quotidien bruxellois, c'est la première fois qu'Albert II réagit via son avocat à la procédure en reconnaissance de paternité introduite par Delphine Boël. Pour ce qui est de la position du roi Albert, l'avocat précise qu'il n'a plus eu de contact avec le roi depuis avant son abdication, mais qu'à ce moment-là "le roi refusait de reconnaître Delphine Boël comme sa fille".
Pour établir son lien de filiation
Delphine Boël a poursuivi ce mardi ses démarches judiciaires pour faire établir son lien de filiation. Albert II a évoqué en 1999 "la crise" que son couple avait traversée dans les années 1960 et 70, mais il n'a jamais reconnu officiellement que Delphine Boël était sa fille. En juin, l'artiste plasticienne de 45 ans avait cité à comparaître Albert II, bien qu'il soit à l'époque protégé par une immunité totale, mais aussi Philippe et sa soeur, la princesse Astrid, pour que la justice établisse qu'elle était bien la fille de l'ancien chef de l'Etat, âgé de 79 ans.
Une nouvelle procédure visant uniquement Albert II
Albert II étant redevenu un justiciable comme les autres après son abdication le 21 juillet et Philippe étant à présent intouchable, l'avocat de Delphine Boël a annoncé ce mardi au tribunal de Bruxelles qu'elle annulait sa première action et qu'elle en introduirait une autre lundi prochain. Cette nouvelle procédure visera uniquement Albert II et son père légal, Jacques Boël, dont elle doit d'abord "contester" la paternité pour pouvoir faire établir celle de l'ancien souverain. Delphine Boël porte en effet depuis sa naissance en 1968 le nom de Jacques Boël. Sa mère est l'ex-épouse de celui-ci, la baronne Sybille de Selys Longchamps, avec laquelle le futur Albert II a entretenu une longue liaison à partir de 1966.
Le test ADN du roi pas d'actualité
Cette nouvelle action prendra cependant encore du temps. "Il faut d'abord établir un calendrier avec toutes les parties. Une fois qu'il sera établi, la procédure pourrait s'achever en juin ou en septembre 2014", explique Guy Hiernaux. En outre, il faut donc d'abord que la paternité de Jacques Boël soit supprimée, avant de pouvoir commencer l'action envers le roi Albert. "Mais au civil, toute personne peut refuser de se soumettre à un test ADN", explique l'avocat du roi Albert. Les conséquences d'un refus doivent être appréciées par le tribunal "et sur ce point là, la jurisprudence est divisée", indique Guy Hiernaux. Pour certains tribunaux le refus de se soumettre à ce test est une sorte d'aveu implicite, alors que d'autres ne tirent aucune conclusion. "Dans le deuxième cas, il faut passer par d'autres voies pour démontrer un lien ou non", précise l'avocat du Roi.
Révélations de Sybille de Selys Longchamps
Sybille de Selys Longchamps a longtemps gardé le silence, y compris après la révélation de l'existence de Delphine dans un livre paru en 1999. Mais elle doit donner des détails inédits dans un entretien diffusé ce mardi soir sur la chaîne flamande VTM et mercredi sur RTL-TVI (voir encadré), dans lequel elle égratigne notamment l'épouse d'Albert, Paola, et l'Eglise catholique.
S'il était déjà connu que cette relation avait failli causer le divorce entre Albert et Paola en 1976, le journal Le Soir a ajouté ce mardi que, dès 1969, Albert et Paola avaient déjà sérieusement envisagé la séparation mais que le roi Baudouin avait à l'époque demandé à son frère Albert de "reporter de quelques années son projet de divorce". Finalement, le couple s'était réconcilié en 1984.

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